Le Bassin D’aquitaine

Situation géographique du Bassin d'Aquitaine
 

Le Bassin d’Aquitaine est un bassin sédimentaire mésozoïque et cénozoïque délimité :

  • au nord par le Bocage Vendéen et le Massif  armoricain,
  • au nord-est et à l’est  par le Massif central et la Montagne noire,
  • au sud par la chaîne pyrénéenne
  • et à l’ouest par l’océan Atlantique.

Le Bassin d’Aquitaine communique avec le Bassin de Paris par le seuil du Poitou et avec le Languedoc  et le bassin méditerranéen par le seuil de Carcassonne ou du Laurageais.

 

Hydrographie du Bassin d'Aquitaine

  Un réseau hydrographique dense quadrille et irrigue le Bassin d'Aquitaine. Le fleuve principal, la Garonne prend sa source dans les Pyrénées espagnoles, traverse le Bassin aquitain et rejoint  la Dordogne au Bec d'Ambès où elles confluent pour donner l’estuaire de la Gironde. Garonne et Dordogne sont alimentées par  de multiples affluents et rivières qui descendent des Pyrénées, du Massif central et de la Montagne noire.
Au sud, l'Adour un fleuve pyrénéen et ses affluents appelés gaves (Gave de Pau, Gave d'Oloron, Gave de Mauléon, ...) descendent des sommets des Pyrénées et quadrillent le Pays-Basque, le Béarn et le Gers.
Les Landes quant à elles sont drainées par un réseau hydrographique formé par la Grande et la Petite Eyre qui confluent pour former L'Eyre avant de se jeter dans le bassin d'Arcachon.

 

Carte géologique du Bassin d'Aquitaine

geologie_aquitaine_simplifiee

Carte éditée dans l'article du SIGES Aquitaine (histoire géologique simplifiée)
 http://sigesaqi.brgm.fr/Structure-et-histoire-simplifiees.html

 

Le Bassin d’Aquitaine est un vaste bassin sédimentaire subsident
 

Le Bassin d'Aquitaine  est un vaste bassin sédimentaire mésozoïque et cénozoïque de forme triangulaire, ouvert à l’ouest vers l’océan Atlantique, constitué de dépôts sédimentaires détritiques continentaux provenant de l’érosion des massifs montagneux environnants et  de dépôts sédimentaires marins déposés lors périodes de transgressions et régressions par les différentes mers actives au Mésozoïque et au Cénozoïque: mer Germanique, mer Boréale, Thétys, Mésogée, Mer du Nord et océan Atlantique nord.
Sur la carte géologique de l’Aquitaine ci-dessus, on observe une disposition des dépôts sédimentaires en auréoles concentriques qui se répartissent au nord de façon régulière du Massif central  jusqu'à  la Garonne. Les plus anciens en couleur bleue sur la carte, d’age jurassique occupent les bordures du bassin, ils forment les terrains calcaires de la Vendée, du Bassin de Brive, des Causses du Quercy,  en avant des terrains jurassiques, en couleur verte sur la carte,  on trouve des dépôts calcaires d’age crétacé, ils s'étalent de la Saintonge au Périgord, au centre de couleur orange et jaune foncé se positionnent des terrains plus récents datant du cénozoïque et du quaternaire, ils forment le Blayais, le Libournais, l'Entre-deux-Mers, le Marmandais, les terrasses alluviales le long du Tarn et de la Garonne, Pays du Dropt, Agenais, , Bas-Quercy, Cahors, Albigeois, Laurageais, Pays toulousain.
Au sud du  Bassin, un triangle de couleur jaune clair constitué de sédiments détritiques (molasses, sables fauves, argiles, ...)   matérialise dans la partie au sud-est la Gascogne (Armagnac, Béarn, Chalosse) et dans la partie sud-ouest le long du littoral, la région des Landes de Gascogne constituées de sables des Landes.

Les couches sédimentaires marines se sont déposées lors des transgressions et régressions marines au Mésozoïque  et au Cénozoïque sur un socle d’origine hercynienne. Des forages ont  mis en évidence le socle hercynien à des profondeurs de : 2000 m dans le Bordelais, 3000 m dans le Bassin d’Arcachon, 7000 m dans la région de Parentis et 5000 m en bordure nord des Pyrénées. Ces profondeurs mettent en évidence, la subsidence du Bassin aquitain.

Les dépôts détritiques issus de l’érosion de massifs montagneux hercyniens environnants (Massif armoricain, Massif central) et de la chaîne pyrénéenne ont été déposés par le réseau hydrographique dans les dépressions, les lacs, les marécages, les deltas et sur les formations calcaires existantes. Ils ont donnés naissances aux "molasses* d'aquitaine", aux "Sables  du Périgord*", aux "argiles à graviers*" et le long des fleuves aux "terrasses* graveleuses quaternaires". Le climat chaud et tropical au Cénozoïque a altéré les roches et dépôts détritiques en place et a donné naissance à des terrains aux "faciès sidérolithiques*". Dans les Landes se sont déposés des "sables éoliens*". ( * Rubrique définition des différentes formations en fin de page)

Voir également rubrique: Naissance de la France - Histoire géologique de la France

 

Trois grands ensembles géologiques composent le paysage
 

 La région aquitaine offre une diversité de paysages modelés par l'orogenèse hercynienne et par le réseau hydrographique et dont la morphogenèse (formation et évolution du relief) dépendent  des formations géologiques en place. On distingue trois grands ensembles:

Les pays calcaires, répartis en deux zones géographiques; ils forment la partie externe du Bassin qui va de l' l’Aunis au Quercy. On distingue:

- une zone de collines calcaires, de causses (plateaux calcaires karstifiés) d'age jurassiques qui s’appuie sur le Massif armoricain et le Massif central. Elle recouvre l'Aunis, l'Angoumois, les Causses du Périgord, les Causses du Quercy, les Causses de Gramat et les Causses de Martel.
- et une zone de plateaux plus en avant, de faible altitude constitués par des formations calcaires du Crétacé recouvertes de sédiments détritiques cénozoïques: argiles et sables. Elle concerne: la Saintonge (Bois charentais, Champagne charentaise et périgourdine), le Périgord blanc et le Périgord noir.

Les pays molassiques et calcaires cénozoïques au centre du Bassin aquitain

- Les pays molassiques et calcaires cénozoïques bordent le cours de la Garonne, de la Dordogne et l’estuaire de la Gironde  Ils couvrent une grande étendue du Bassin aquitain: Blayais, Entre-Deux-Mers, Libournais, Pays du Dropt, Agenais, , Bas-Quercy, Cahors, Albigeois, Laurageais, Pays toulousain et Armagnac. D’âge Éocène à Oligocène, ils structurent le modelé du paysage: plateaux de calcaires lacustres , vallées creusées dans les molasses, collines composées d' argiles à graviers, de molasses et de calcaires lacustres. 

Les pays détritiques des Landes et de Gascogne dans l'ancien golfe marin

 - avec les dunes de sables des Landes de Gascogne , le long du littoral
 - avec les collines argilo-sableuses de la Chalosse et de Tursan constituées de molasses tertiaires et calcaires secondaires.
 - avec les collines caillouteuses de Gascogne et d’Armagnac appelées aussi coteaux de Gascogne, constituées de molasses et calcaires tertiaires couvertes localement de cailloutis et limons plio-quaternaires.

 
 

Le Bassin d’Aquitaine a été modelé par plusieurs mouvements tectoniques: orogenèse hercynienne, ouverture de l'océan Atlantique, orogenèse pyrénéo-provençale

  • au Paléozoïque, la surrection de la grande chaîne de montagnes hercyniennes, il y a 300 Ma donne  naissance au Massif armoricain, au Massif central, à la Montagne Noire et au socle du Bassin aquitain situé dans le prolongement sud et sud-ouest de ces massifs.
  • au Mésozoïque, il y a 250 millions d'années, les masses continentales sont rassemblées en un continent unique la Pangée. Le Bassin d'Aquitaine fait partie d'un grand bloc qui rassemble l'Afrique, l'Europe et les Amériques.
    L’Espagne appartient à la plaque  Ibérique, dont la face ouest, la Galice est blottie contre le Massif armoricain. L’océan Atlantique n’existe pas.
    Vers moins 200 millions d'années, la Pangée commence à se disloquer. La séparation des plaques provoque dans la région aquitaine des distensions qui entrainent la formation de failles, d'effondrements et de fossés. Des variations des niveaux marins, dus  aux mouvements tectoniques vont amener la mer à s'infiltrer puis à se retirer à plusieurs reprises plus ou moins profondément sur le Bassin d'Aquitaine. Au Trias (- 245, - 205 Ma) les fossés  vont être comblés par les matériaux détritiques provenant de l'érosion des massifs environnants. L'eau de mer les  pénètre également dans les effondrements, des lacs salés se forment. le Bassin d'Aquitaine se présente alors comme une vaste dépression triangulaire qui va être comblée progressivement de matériaux détritiques et marins.
    Au jurassique  vers - 180 millions d'années, l'Amérique du Nord se sépare de l'Europe et l'Amérique du Sud de l'Afrique, l'océan Atlantique se forme progressivement. La mer Boréale par le Bassin parisien et la mer Téthys par le sud envahissent la région la région aquitaine et se mélangent aux eaux de l'océan Atlantique nord en formation. Selon les profondeurs marines des sédiments de nature différentes se déposent. (marnes, calcaires des Causses, ...)
     Au Crétacé entre – 125Ma et – 75 Ma,  la plaque Ibérique se détache de la France, coulisse et se positionne au sud de l’Aquitaine et du Languedoc, tout en laissant un large espace marin, appelé sillon nord- pyrénéen.
  • Vers – 80 Ma, la plaque africaine change de cap, revient et comprime le bloc Ibérique contre la France, du Pays Basque à la Provence, le long du sillon nord-pyrénéen. L’espace marin se ferme entrainant  la surrection de la chaîne pyrénéo-provençale.  Le golfe de Gascogne reste ouvert sur l'océan Atlantique.
  • Au Cénozoïque, il y a 45 Ma, la surrection des Pyrénées sous l’effet de la poussée alpine due à la poussée de la plaque africaine atteint son paroxysme, des nappes de charriage vont glisser sur le Bassin aquitain et les produits de l’érosion vont se répandre sur une grande étendue du Bassin aquitain.
 

De nombreuses formations géologiques se sont mises en place de l'ère paléozoïque à l'ère quaternaire sur le Bassin d'Aquitaine - Chronologie des formations
  

Ère Paléozoïque (ou Primaire) ( - 540 Ma, - 245 Ma)

A cette époque, le Bassin d’Aquitaine est montagneux, son socle est d'origine hercynienne. Le substrat du sous-sol est constitué par des roches cristallines (granites, gneiss et micaschistes) et par des formations sédimentaires du Paléozoïque (Dévonien, Carbonifère). L’Océan Atlantique n’existe pas. Le Bassin aquitain est bordé à l’ouest par les massifs montagneux qui forment l’Espagne.

Au Permien période du Paléozoïque qui va de - 300 Ma à – 250 Ma,  une forte érosion va raboter les reliefs montagneux hercyniens qui recouvrent la région. Les matériaux détritiques, argiles, sables et graviers vont s’accumuler au pied des reliefs: dans les dépressions, les vallées et les lacs. La région va être transformée en une vaste pénéplaine. Les "Grès de Collonges-la-Rouge" datent de cette époque.

Ère Mésozoïque (ou Secondaire) (- 245 Ma, - 65 Ma)

Au Mésozoïque du Trias au Crétacé, la mer  envahit à plusieurs reprises la région aquitaine. Des sédiments marins marno-calcaires vont s'accumuler sur de grandes épaisseurs et former les limites septentrionales du Bassin d'Aquitaine de l'Aunis au Quercy.
Voir ci-dessus paragraphe: zone des pays calcaires.

Trias inférieur et moyen (-250 Ma)
Au Trias inférieur, la Pangée se disloque, la séparation des continents provoque  la formation de failles, de fossés d'effondrements, dans lesquels  s'accumulent les produits de l'érosion des reliefs environnants : sables, graviers, galets et argiles qui donneront des grès bigarrés et des argiles.
Au trias moyen, la mer  germanique venue de l'est va pénétrer dans sa partie méridionale plus ou moins profondément le bassin aquitain qui n'existe pas encore en tant que tel. Des lacs sursalés s'installent; ils vont concentrer des dépôts évaporitiques (sel, anhydrite).

Trias supérieur (- 230 à - 205 Ma)
 Au Trias supérieur ou Keuper (- 230 à - 205 Ma), la mer germanique transgresse sur le domaine septentrional. A la fin du Trias la mer se retire et laisse de vastes lagunes d'eaux saumâtres dans lesquelles d’importantes couches de sel vont se déposer. Les dépôts de sels de Salies-de-Béarn datent de cette époque.

Au Trias supérieur, le Bassin d’Aquitaine s’individualise

Au Trias supérieur, le Bassin d’Aquitaine s’individualise en deux domaines situés respectivement de part et d'autre d'une ligne de flexure allant de Toulouse Arcachon qui correspond au cours actuel de la Garonne:
- Un domaine septentrional au nord de la ligne de flexure, proche du Massif central sur lequel prend place un domaine marin épicontinental peu profond environ 200 mètres, où vont se déposer au keuper (- 230 Ma) des sédiments argileux rouges peu épais. 
 - Et un domaine méridional marin, profond, subsident, au sud de la ligne de flexure où vont se déposer durant le Trias d'épaisses couches de sédiments gréseux. A la fin du Trias, avec le retrait de la mer, les sédiments  gréseux seront recouverts d'argiles et d'épaisses formations de gypse et de sels dépassant les 500 m d'épaisseur.  Ces terrains seront plissés et faillés lors de la collision  collision de la plaque européenne et de la plaque ibérique.

 

Jurassique inférieur (- 205 , 180 Ma)
Une transgression marine venue du sud-est par le nord de la Montagne Noire envahit la région et dépose dans le sud d’épaisses couches d’évaporites : gypse et sel , des sables et des argiles dans le nord. La période se termine par une sédimentation marno-calcaire.

Jurassique moyen ( - 180 Ma, - 154 Ma)
La mer pénètre plus largement et couvre toute la région. Une grande  zone  récifale se forme, entre Angoulême et Agen. La sédimentation devient calcaire,  à l’ouest de la barrière récifale (formation de calcaires marneux), à l’est dans des eaux moins profondes se déposent les calcaires des Causses. 
  Jurassique supérieur ( - 154 Ma, - 135 Ma)
L’ouverture de l’Océan Atlantique nord et du golfe de Gascogne, laisse la mer pénétrer dans la partie sud. Des calcaires et marnes à ammonites et bélemnites se sédimentent au nord-ouest de l’Aquitaine
La mer  profonde au sud du bassin reste peu profonde dans le nord en Périgord, Quercy et Haute-Garonne. A la fin du Jurassique, la mer se retire, des calcaires dolomitiques se déposent en Charente et Périgord.

Au jurassique, différents types de calcaires et de marnes vont se déposer. On les retrouve dans les grands Causses, les causses du Quercy, les Charentes, le Pays-Basque, les falaises de La Rochelle, l'Ile de Ré, d'Olèron et toute la zone pyrénéenne. Du gypse se dépose sur de grandes épaisseurs dans le Béarn.  

 

  Crétacé inférieur ( - 135 Ma, - 96 Ma)
La mer se retire, elle se cantonne dans les bassins de Parentis et de l’Adour jusque vers - 140 Ma. Les dépôts de calcaires du jurassique s’érodent. Au Crétacé inférieur se forment des dépôts  de gypse, de dolomie et des dépôts continentaux sablo-argileux.

 Crétacé supérieur ( - 96 Ma, - 65 Ma)
Une forte transgression marine venue du nord dépose des couches de calcaires crayeux ou marneux dans le nord et  l'est du Bassin aquitain : calcaires de Saintonge, d’Angoumois et du Périgord. Ils affleurent aujourd'hui en bordure du Massif Armoricain  et du Massif Central: en Saintonge, en Charente, en Périgord, dans la région d’Angoulême et dans les Corbières. Les calcaires crayeux du Sénonien forment les falaises crayeuses en rive droite de la Gironde: Talmont, Saint-Palais. On les retrouve en Charente, en Dordogne et dans le Lot.
Dans le sillon nord pyrénéen,  une grande fosse sous-marine profonde qui s’étend au sud de l’Aquitaine, est le lieu d'accumulation d’épaisses couches de sédiments, appelées « Flyschs », (photo ci-dessous - "Flyschs sur la Côte basque entre Saint-Jean-de-Luz et Hendaye") qui sont des successions de grès et d’argiles provenant de l’érosion des Pyrénées naissantes avec des intercalations calcaires.
A la fin du Crétacé la mer se retire progressivement vers le sud.

Flyschs sur la Côte basque entre Saint-Jean-de-Luz et Hendaye - © M.CRIVELLARO

Flyschs sur la Côte basque entre Saint-Jean-de-Luz et Hendaye - 
Formation sédimentaire modelée, plissée par l'orogenèse pyrénéenne, constituée par empilement de strates: une strate de grès est surmontée par une strate de schistes argileux.

 

Ère Cénozoïque (ou Tertiaire) (65 - 1.8 Ma)

Au Cénozoïque du Paléocène au Pliocène, le Bassin d'Aquitaine va connaitre de nombreux événements géologiques successifs. Les principaux sont:
- Le retrait progressif de la mer, amorcé au Crétacé supérieur, qui se poursuit au début du Cénozoïque. Le Bassin d’Aquitaine est alors un grand golfe marin aux contours qui vont évoluer avec le temps selon les transgressions et régressions marines, tantôt occupé par la mer, tantôt par de grandes zones littorales continentales, lacustres,  marécageuses ou deltaïques.
- La chaîne pyrénéenne, se soulève, les formations sédimentaires déposées au sud dans le sillon nord-pyrénéen sont comprimées et faillées.
- Les massifs montagneux: Pyrénées , Massif central et Montagne Noire qui entourent le Bassin d’Aquitaine sont soumis à l’érosion, les matériaux  arrachés aux  reliefs vont être  répandus par les fleuves sur tout le Bassin d’Aquitaine pour former les molasses d’Aquitaine. 
- des molasses, des marnes, des calcaires marins et des calcaires lacustres vont se déposer au rythme des amplitudes des transgressions/régressions marines et des phénomènes l'érosion sur une grande partie du Bassin d'Aquitaine.

 
Le Bassin d'Aquitaine à l'Eocène moyen

 

                   Carte schématique du Bassin d'Aquitaine, à l’Éocène moyen, il y a 46 millions d'années.
                   Le Bassin Aquitain est un vaste delta dans lequel se jettent tous les cours d'eau
                   venus des massifs environnants. (dont les futures Garonne et Dordogne)

 Au Paléocène (- 65 à -56 Ma)
Au nord du Bassin aquitain, la mer s'est retirée. Les terrains calcaires en place s'altèrent sous un climat chaud et humide. Un épais manteau d’altérites argileuses à silex (argiles rouges, sables) se forme sur les couches crétacées de plate-forme. Des sables se déposent dans certaines zones géographiques. Des calcaires lacustres se mettent en place dans les vasières et les lacs qui ont pris place après le départ de la mer.
 Au centre et au sud du Bassin, la mer toujours présente, plus ou moins profonde favorise une sédimentation carbonatée.

A l’Eocène (-56 à - 34 Ma )
- La mer revient. Une phase de transgression marine importante atteint le Médoc, le Blayais, (voir carte ci-dessus) et met en place des dépôts marins calcaires sous un climat subtropical pendant le Lutécien: calcaire de Blaye , calcaire de Couquèques, calcaire de Saint Palais et au Bartonien: le calcaire de Saint-Estèphe.
- Paralléllement au nord-est et à l'est , selon un axe nord-ouest, sud-est,  des formations détritiques sableuses continentales alimentées par le Massif central se mettent en place au Bartonien dans les lacs, les vasières et sur les zones qui s'altèrent : calcaire lacustre de Plassac, molasses d'Aquitaine, molasses du Libournais et  molasses du Fronsadais. 
- Dans les golfes de Castres et d'Albi, ce sont des sables, des argiles rouges à galets de quartz et conglomérats appelés: "argiles à graviers", "Sables du Périgord ", "formations sidérolithiques de l'Agenais et du Quercy qui se déposent. ( voir Faciès sidérolithique)
- Au sud, la chaîne des Pyrénées poursuit sa phase d’élévation (surrection pyrénéenne) et ses matériaux comblent la partie méridionale du Bassin aquitain : "Poudingues de Palassou*" , "molassses de Carcassonne".
- A la fin de l’Eocène, dans le sud, la mer régresse vers l'ouest.

A l’Oligocène : (- 34 à -23 Ma )
- Au nord, dans la partie méridionale du Médoc  se déposent dans les lagunes des argiles, des calcaires (argiles et marnes sannoisiennes). Dans le Libournais et le Fronsadais, les dépôts sont continentaux: molasse du Fronsadais.
-Dans l'Agenais et l'est du Libounais, se mettent en place des formations continentales: molasses de l'Agenais (Stampien), calcaire lacustre de Castillon, calcaire blanc de l'Agenais. A cette époque , il existe deux grands lacs : le lac de Monbazillac et le lac d'Agen.
Puis la mer s'avance, pénètre jusqu'en Dordogne et dépose sur le Médoc, le Libournais et l'Agenais des calcaires à astéries (Stampien) qui vont recouvrir les molasses du Fronsadais. Dans le Libournais se dépose également les marnes de Castillon.
Au sud , on observe la formation de marnes et de grès.
- A la fin de l’Oligocène, la mer se retire et laisse sa place à la molasse de l'Agenais jusque dans l'Entre-Deux-Mers,  qui a son tour sera recouverte par le calcaire blanc de l'Agenais.  Des mouvements tectoniques créent des rides anticlinales au nord et au centre de l’Aquitaine.

Affleurement de Calcaire à Astéries  - Côte de la Ruasse à Langoiran - © M.CRIVELLARO

Affleurement de Calcaire à Astéries - Côte de la Ruasse à Langoiran - Époque Oligocène : - 34 millions d'années.

 

Au Miocène (- 23 à – 5 Ma )
- Au début de cette période, une nouvelle transgression marine permet la mise en place d’une alternance de sédiments marins, lagunaires et lacustres. (Faluns de Léognan, Faluns de Saucats, Faluns de Sainte-Croix-du-Mont). Puis la mer recule, pendant quelques milliers d'années, elle laisse sa place à une sédimentation détritique et  à un immense lac qui va de Saucats à Condom dans lequel va se déposer le "Calcaire gris de l'Agenais" (matériaux détritiques fins provenant du Massif central).
- Au sud de la Garonne jusqu’aux Pyrénées se déposent les molasses de l'Armagnac (matériaux détritiques grossiers provenant des Pyrénées). Elles sont constituées de poudingues, de grès, de marnes et de calcaires. (Poudingues de Jurançon)
- A la fin du Miocène, la mer recule vers l'ouest entraînant le dépôt de sables et d’argiles pauvres en fossiles (Sables fauves).

Faluns: débris coquillers de mollusques, coquillages,crustacés, poissons, requins,

 
Faluns de Sainte-Croix-du-Mont - Banc de Coquilles d'huîtres plusieurs mètres d'épaisseur - © M.CRIVELLARO

Faluns de Sainte-Croix-du-Mont - Banc de Coquilles d'huîtres plusieurs mètres d'épaisseur - Age - 22 millions d’années.

 

Au Pliocène (- 5 à – 1,8 Ma) 
Le Pliocène est caractérisé par le retrait définitif de la mer, le dépôt de marnes sableuses et de formations continentales : les "Sables fauves". De grands fleuves se mettent en place et aboutissent à un vaste delta dans les Landes de Gascogne.

 

Ère Quaternaire (1.8 Ma à nos jours)

 Au début du quaternaire, la région se présente sous l'aspect d'un vaste marécage en voie de comblement par les matériaux détritiques provenant de l’érosion des Pyrénées et du Massif Central.
- Dans les Landes et le Médoc, des sables d’origine éolienne appelés  sables des Landes se déposent. Le sable des Landes est  une formation peu épaisse constituée de sable quartzeux  très fins et très purs non consolidés (jamais de galets).
- De grandes périodes de glaciations vont marquer le Bassin aquitain avec, notamment, le creusement d'importantes vallées dans les formations de molasses peu résistantes à l'érosion.
- Les fleuves vont charrier jusque dans le Médoc d'énormes quantités de matériaux détritiques arrachés aux massifs environnants Pyrénées et Massif central, et recouvrir les formations anciennes. Ces matériaux sont appelés "des graves*". Ils vont se déposer le long des fleuves en plusieurs niveaux de terrasses alluviales. Les terrasses alluviales se juxtaposent sur des largeurs qui peuvent atteindre à certains endroits 25 kilomètres pour la Garonne et 12 kilomètres pour le Tarn.

Les terrasses fluviatiles:

Les terrasses alluviales se sont mises en place au cours de périodes glaciaires et interglaciaires qui portent respectivement  de  la plus ancienne à la plus récente, les noms de Günz, Mindel, Riss et Würm. Les pentes et les dénivellations des terrasses varient selon l'importance des cours d'eau.

Hauteurs des terrasses fluviatiles et Chronologie de formations:

  • Hauts niveaux günziens.  hauteur 140 à 220 mètres, ( - 1.2 Ma à 700 000 ans)
  • les hautes terrasses mindéliennes. plusieurs paliers, hauteur 80 à 120 mètres, (- 700 000 ans  à 350 000 ans)
  • les moyennes terrasses rissiennes, plusieurs paliers, hauteur 40 à 70 mètres, (350 000 ans à 120 000 ans)
  • les basses terrasses würmiennes, plusieurs paliers, hauteur 10 à 30 mètre,  (120 000 ans à 10 000 ans)
 

A l'holocène (- 10 000 ans) ...

Les vents d’ouest et nord-ouest soufflent sur la région et à modèlent les paysages. Les sables de la bordure atlantique s'avancent vers l'intérieur du pays. Le Sable des Landes se met en place. Des dunes  se forment sur la bordure atlantique, elles bloquent l’écoulement des nappes  d’eau de surface et créent un ensemble de grands lacs bordés de marais où se développent des tourbières (Hourtin-Carcans, Lacanau, Cazaux-Sanguinet, Biscarrosse- Parentis, Aureilhan, Soustons, etc…).

La mer remonte jusqu’à un niveau presque identique à celui d'aujourd'hui. Dans  le lit inférieur des fleuves se déposent des alluvions récents où l’argile domine, ils constituent les sols de palus.

 

Les formations géologiques cénozoïques et quaternaires constituent le soubassement des vignobles  du Bassin aquitain
 

Sur les formations cénozoïques et quaternaires qui couvrent le Bassin d'Aquitaine se sont implantés de nombreux vignobles :

  • Les vignobles du Bordelais :
    Vignobles du Médoc, vignobles des Graves, vignobles de Pomerol, vignobles des Graves de Vayres vignobles de Sauternes installés sur les croupes et terrasses de graves quaternaires déposées par les fleuves et leurs affluent (Garonne, Dordogne, Isle, ...)
  • Vignobles de l'Entre-deux-mers, vignobles de Fronsac, vignobles de Saint-Emilion, vignobles des Côtes de Bourg, vignobles de Blaye, vignobles de Barsac, Cérons et Sauternes installés sur les terrains calcaires et molasiques du Tertiaire.
  • Les vignobles Bergeracois :
    Ils sont installés sur les terrains tertiaires (calcaires, molasses ) ou graveleux des terrasses qui longent les cours d'eau.
  • Les vignobles du sud-ouest :
    Vignobles de Tursan, Madiran, vignobles du Béarn, des Côtes de Saint-Mont, de Jurançon, de Buzet , d'Armagnac, ...
  • Les vignobles de Cognac:
    Au nord-ouest, à la limite du Bassin d'aquitaine, on trouve sur des terrains plus anciens du Crétacé, le vignoble de Cognac
 

Quelques définitions

 Les cours d’eau qui descendent des Pyrénées et du Massif central charrient en bordure de la mer qui se retire, dans les deltas, les lagunes et les lacs de grande quantité de limons , de sables et de graviers qui vont former des molasses ou des calcaires plus ou moins durs.

Calcaires lacustres :  formations sédimentaires qui se sont déposées à l’origine dans un lac. Elles ont pour origine la précipitations chimiques des éléments calcaires contenus dans les eaux qui ont traversée : les calcaires jurassiques des Grandes Causses et des Causses du Quercy, les calcaires crétacés du Périgord, et les calcaires pyrénéens. De nombreux mollusques sont présents dans ces formations qui peuvent atteindre 50 m d'épaisseur.

Argiles à graviers :  Dans l'Albigeois et le pourtour du Massif central, ce sont des formations d'argiles plus ou moins rouges, de sables et de graviers de quartz provenant de l'altération sur place de schistes et de granites du socle ancien et de produits sédimentaires triasiques et jurassiques.

Graves : graviers et  galets des alluvions quaternaires, elles sont constituées de quartz, quartzites,  de silex provenant du Périgord, et de la lydienne venant des Pyrénées.

Pour voir la définition cliquez sur les mots

Molasses -  Sables du Périgord -  Faciès sidérolithique - Sables fauves - Poudingues -